S’il s’agissait, seulement, de souffler
des fléchettes avec un bout de tuyau afin
de vérifier son habilité dans le miroir d’une
cible… L’apprentissage prendrait bien peu
de temps. Il suffirait de quelques heures,
quelques jours, tout au plus, pour gratifier
l’ego d’une personne habile.
Mais
la Voie du Sarbacana explore un tout autre
chemin. En fait, atteindre le centre de la
cible n’est plus la finalité première. Cette
école du souffle fait faire une galipette
à notre attention pour la retourner vers l'autre
extrémité du "tuyau", celle qui
se trouve vers le tireur. Ainsi, en plaçant
le but "ici" côté souffleur et non
"là-bas" côté cible, on peut constater
que nous avons là un prodigieux instrument
directement branché sur l'intelligence du
souffle, "l'intelligence" du ventre (hara), et que son usage va nous permettre de visiter et de développer
tous les aspects de cette intelligence… Explorer,
avec son souffle, les états les plus affinés
de l'attention de l'intention et de l'intuition…Expérimenter le fait que le lâcher-prise et laprise de décision peuvent devenir un seul et
même phénomène.
Réaliser
avec son souffle cette parfaite symbiose entre
la relaxation et l'action, est un usage de
la sarbacane qui peut demander, lui, toute
une vie…
.
Les
GRADES, les EXAMENS, la MAÎTRISE.
Dans son essence, le Sarbacana n'éprouvait
pas le besoin de décerner des grades à ses
élèves. En effet, l'ensemble des paramètres est tel qu'à
chaque jet de souffle, le Sarbacanaka sait
exactement où il en est, et même qui il est.
Le geste juste trouve confirmation en lui-même.
Dans
cette lecture nous n'avions donc pas la nécessité
d'établir des valeurs qui feraient preuves,
"vues du dehors", puisque ce que
l'on vise, ce qui est "atteint",
c'est soi... "Être".
"Être",
lui, fait "ses preuves", vu, vécu
du dedans. Il n'a pas besoin d'agrément. Les
"médailles", les "diplômes",
c'est la vie qui les lui décerne, et cela
à chaque instant, par la qualité même du vécu
de cet instant.
Toutefois,
dans le cadre de l'enseignement et de la pérennité
de cette discipline, et pour ces mêmes raisons
de qualité et d’authenticité, nous avons tout
de même été amenés à établir des degrés de
qualification, aux seules fins de certifier
que ceux qui se proposent de passer le relais
de la Voie du Sarbacana détiennent effectivement
cette maîtrise.
Bien que la Voie du Sarbacana soit une discipline née en france, nous avons repris le principe des "Dan" tels qu'ils
existent dans les Arts martiaux japonais.(Ce type de références
étant à présent très clair pour tous et ceci
de façon internationale.) Et
tout particulièrement les grades tels qu’établis
dans le Kyudo(le tir à l'arc traditionnel japonais, appelé aussi "Zen debout"(Ritsu Zen)qui se trouve être la discipline explorant des espaces de conscience
et d’humanité les plus proches de ceux explorés
par leSarbacana qui est, lui aussi, un "Zen
debout".)
Ces
grades vont du 1er au 10 e Dan
A partir du 5e Dan, on a la capacité d’enseigner le Sarbacana dans son propre Dôjô.
( Il y a dans le Kyudo trois niveaux de maîtrise chez les enseignants :
5e Dan (grade
de maîtrise "Renshi"),
6e, 7e Dan (grade de maîtrise "Kyoshi"),
8e Dan (grade
de maîtrise "Hanshi"). Les Maîtres japonais ont comparé cette graduation à notre système scolaire
de Licence, Maîtrise et Doctorat. Le
Sarbacana garde et gardera ces mêmes notions.
)
Michel-Laurent
Dioptaz
EXAMENS DE PASSAGE
DES DAN
Pour l’épreuve pratiquede passage de Dan on présente le katasarbacana complet, soit une volée de 7 voiles (flèches).Et à partir du 3e Dan, un "questions-réponses".
Les passages de Dan sont actuellement
appréciés et attribués par Michel-Laurent
Dioptaz (le
créateur, maître-fondateur de cette
discipline.)en accord avec ses élèves de plus hauts grades et en présence des permanents du Dojo-mère. En son absence,
le jury sera ainsi constitué :
-
Le passage du 1er au 3e Dan : devant un jury composé de trois
jurés 5e ou 6e Dan (accord
de deux jurés).
-
Le passage du 4e Dan : devant
un jury composé de quatre jurés 5e ou 6 e Dan (accord
de trois jurés).
-
Le passage du 5e et 6 e Dan :
devant un jury composé de cinq jurés 6e Dan ou plus (accord
de quatre jurés).
-
Le passage du 7e Dan (et plus):
devant un jury composé de septjurés 8e Dan (accord
de cinq jurés).
Le cinquième « Dan » étant le niveau référent permettant de dispenser l'enseignement.
(Il faut savoir que ce 5ème Dan demande au minimum, environ, 5 années de pratique. Si possible en une pratique journalière en un lieu que le sarbacanaka se sera aménagé à cet effet. Un
candidat qui se présente pour la première
fois à un examen, après plusieurs années de
pratique, peut sauter des grades si sa maîtrise le justifie.)
En effet, l'énergie jaillissant
du centre du visage, celui-ci reflète, l'espace d'un instant, l'esprit du souffle, l’état de conscience, le
type d’énergie et de "Depcision"[1] que la bouche laisse jaillir.
Et cela est visible comme le nez au milieu
de la figure. Chaque qualité de souffle va
modeler le faciès, faisant tomber le masque des faux-semblants...
le temps d'un flash, les yeux brillent de
vérité, impossible de tricher.La qualité de présence et de Depcision[1] est d’évidence
clairement lisible.
(Certaines expressions dans
les critères présentés ci-dessous sont un
peu abstraites pour des non-pratiquants. Mais
le Sarbacana participe des techniques Transparadoxales et,
de ce fait expérimente des traversées de paradoxes
qui peuvent rendre les commentaires peu clairs
pour des non-pratiquants. N’y voyez là aucun
maniérisme intellectuel mais la description,
au plus juste, d’un vécu profondément expérimental.)
1erDan
Le Kata est intégré dans sa forme et
sa fluidité du souffle. Le (la) pratiquant(e)
a commencé à "échantillonner" plusieurs
nuances de "Ki" (attention-énergie) et des instants d’acuité par
le chemin de la relaxation. La prise de décision
se réalise de plus en plus souvent avec le
ventre. Il (elle) sait confectionner harmonieusement
ses propres Voiles (flèches). A ce niveau, l’élève a
"touché" l’esprit du Sarbacana,
il sait qu’il ne s’agit pas d’un
simple jeu de fléchettes avec la bouche. Il a intégré les fondamentaux du sarbacana tels qu’évalués dans un cadre EPS(voir en bas de cette page) Tout comme dans la pratique d’autres "Do" (Voie)l’acquisition de la ceinture noire (1er Dan) est, en quelque
sorte, le "Vrai début".
2e Dan
Le Kata se déplace subtilement dans
les phases d’attention(s) et les nuances du
souffle et du Ki.
La respiration ventrale est totalement activée.
L’intelligence Transparadoxale s’ouvre, la
concentration sans focalisation s’éveille.
Le pratiquant réalise de plus en plus souvent
des jets-de-souffle et des Depcisions[1] avec un Ki
"non-agressif". Il sait faire flotter le "Phi" sur les assises de son souffle et placer
ses perceptions kinesthésiques dans ses yeux.
3e Dan
Les bases des Dan précédents sont connues.
Le kata est totalement réalisé en mode d’attention "lignes
d’évidences"(terme
correspondant à une fréquence d’attention,
spécifique, dans la pratique du sarbacana). Le corps et l’esprit s’articulent exactement
au même endroit. La vision périphérique est
pleinement activée. Le Ki du compétiteur-agressif est
mis totalement au repos durant la pratique.
4e Dan
Le Kata est intégré dans sa totalité,
forme et esprit. Le geste du corps et de l’esprit
sont totalement réalisés en mode d’attention "lignes de conscience".(terme
correspondant à une fréquence d’attention,
spécifique, dans la pratique du sarbacana)Le Sarbacanaka sait "focaliser sa défocalisation".La prise de décision (la Depcision[1] ) par le lâcher-prise est
pleinement actualisée. Le chemin du "non-faire"
est devenu "pragmatique". Le pratiquant
éprouve le besoin et le plaisir à un entraînement
régulier(journalier
s’il le peut). La
qualité des résultats sur la cible est, à
présent, considérée.
5e Dan
L’esprit du Sarbacana est actualisé. Le pratiquant peut percevoir
les plus fines nuances du Ki et de la Depcision[1] chez les autres pratiquants. Il peut relire, accompagner et induire sur
les diverses fréquences d’attention qui sont
celles de la Voie du Sarbacana jusqu’au 5e Dan.
La qualité des résultats sur la cible est considérée, les voiles (flèches) doivent réaliser comme un bouquet au centre de la cible.
A partir du 5e Dan, on a la capacité d’enseigner le Sarbacana dans son propre Dôjô.
6e Dan et +
L'ouverture de l'attentionne s'arrête pas à la maturation 5e Dan. La synesthésie des portes de la perception
n’en finit pas de se simplifier et de s’expanser…
Mais nous entrons là dans des niveaux de Maîtrise
où les critères deviennent totalementineffables pour un non pratiquant. Les mots ne peuvent vraiment plus nous suivre, cardans le vécu
nous traversons plusieurs couches de paradoxes
qui déstructureraient totalement tout discours
qui chercherait à s'y poser.
Les
niveaux de conscience qui s'y trouvent induits
font qu'ici, dans la pratique, nous nommons
cette fréquence d’attention "les
lignes de sens".
(terme
correspondant à une fréquence d’attention
spécifique dans la pratique)
[1] Notion de Spirométrie. Le D.E.P. : Débit Expiratoire de Pointe, (le débit maximum étant obtenu en 1/10èmede seconde).
La "Depcision" (contraction de "D.E.P." et de "décision" )
les DAN
Passage de relais en BRONZE
Pour le Sarbacana, la fonction des
Dan n’est donc pas de récompenser l’ego mais
de certifier et préserver l’authenticité de
la Voie enseignée, par unpassage de relais entre ceux qui détiennent
la maîtrise et ceux qui l’acquièrent.
Pour cela M.L.Dioptaz (en tant que sculpteur et maître orfèvre) a créé une symbolique
tout à fait spécifique à cette école, un protocole
poétique qui met en relief cette notion passage-de-relais,
en la cristallisant
physiquement et symboliquement.
Cela prend la forme
d’un disque de bronze (réalisé selon le principe de la cire perdue.).Cette forme unique pour chacun des
sarbacanaka va naîtred’une rencontre entre le maître et
l’élève.
De la cire à sculpter est pétrie en
forme de disque (4,5 cm env.), un vide (1 cm env.) est aménagé en son centre (En fait la matière n’est là, en quelque sorte, que pour manifester, pour
encadrer le vide central. Le symbole, l’esprit
de l’école se trouve essentiellement dans
ce vide, cette vacuité du centre.) Le maître et l’élève setenant face à face maintiennent cette forme dans l’espace en faisant se rencontrer
réciproquement et successivement chacun de
leurs doigts dans le vide du centre (en commençant par le petit doigt pour finir par le pouce).Dans le même temps, leurs empreintes digitales
s’impriment dans la cire tout autour du trou.
Les doigts se déplacent en vis à vis afin
que toute la surface soit marquée d’empreintes.
Puis chacun des deux partenaires grave-signe
la surface qui lui fait face.
Pour finir, cette cire est datée, puis
coulée en bronze à l’identique par le procédé
de fonte à la cire perdue. Une fonte très
fidèle qui va cristalliser et pérenniser dans
le métal la mémoire-signature des stries de
leurs peaux.
Par la suite, au fur et à mesure de
la progression, le chiffre correspondant au
niveau de chaque nouveau Dan est frappé dans
le métal puis certifié par un coup du poinçon
officiel de l’école (actuellement par un coup du poinçon de maître orfèvre de M.L.Dioptaz).
La tresse d’attache qui permet de suspendre
ce disque à la ceinture est réalisée par l’élève
lui-même avec un faisceau de fils de toutes
couleurs, dont il choisit les interactions.
.
.
"Le SARBACANA ou la non-compétition comme fondement de la compétition. "
L’objectif premier de cette discipline étant de toucher-réaliser son propre "centre" et pas seulement celui de la cible, le Sarbacana situe l’instant signifiant de sa pratique au moment du "jet-de-souffle", et non pas lors de l'impact dans la cible, qui n’en est qu’une des résultantes. De ce fait, les progrès ne peuvent s’établir en comparant son habilité et ses performances avec celle de son voisin. Il n’est donc pas fait usage de la compétition lors de la pratique.
Cependant, bien que le Sarbacana, dans son essence, ne fasse pas usage de la compétition, il n’en reste pas moins que cette puissante expiration de 1/10 ème de seconde, qu'il explore et éduque, est l'expression même du souffle qui dynamise les impulses dans l'accomplissement de tout sport. Ce "souffle-énergie-décision" est l’un des paramètres majeurs de la réussite de "l’acte-juste" dans nombre d'activités sportives tournées vers la compétition.
En proposant à la maîtrise cette essentielle dimension de la respiration, le Sarbacana permet l'entraînement de l'un des fondamentaux de la prise de décision dans les sports de compétition.
Dans cette approche le Sarbacana est une discipline, qui peut se révéler complémentaire à tous les autres sports.
EPS
"Modalités d’évaluation des fondamentaux du Sarbacana dans un cadre EPS " (Epreuves physiques du baccalauréat 2011, lycée Charlemagne, Paris, 75004 ) *
* Projet d'expérimentation et d'innovation pédagogique du professeur EPS Marcel COISSARD (agréé en novembre 2008 par le Recteur de Paris) au lycée Charlemagne, Paris 4ème. (M. Coissard, Professeur agrégé d’EPS – Formateur FPC – Enseignant Référent aux Affaires Européennes et Internationales (ERAEI) de la Délégation aux Relations Européennes et Internationales, et à la Coopération (DAREIC).
L’évaluation lors des passages d’examens sera effectuée dans une double lecture symétrique : appréciation des critères sur le souffleur et sur la cible.
▪ Les résultats dans la cible doivent intervenir pour moins de la moitié de la notation, soit 8 sur 20
.
Fonction: Le Sarbacana utilise la sarbacane comme instrument d’exploration et de développement des capacités d’attention et de prise de décision par la conscience du souffle. De ce fait, il situe l’instant signifiant de sa pratique au moment du "jet-de-souffle", et non pas lors de l'impact dans la cible, qui n’en est qu’une des résultantes. Une des fonctions premières, de cette discipline, est de bien mettre en évidence cette "expiration-énergie-décision", ce "Kiaï" de 1/10 ème de seconde qui est l’un des paramètres majeurs de la réussite de "l’acte-juste" dans nombre d'activités sportives. Et amener, ainsi, l'élève à découvrir que le "secret" pour toucher le "centre" se trouve dans la reconnaissance de ses modes de présence et des types de respirations qui les induisent.
Evaluation : Pour la notation en EPS (classes de secondes, premières et terminales) et afin que la graduation sur "8" soit bien appropriée, deux formules de numérotation des cibles ont été mises au point en fonction du nombre de flèches soufflées bilatéralement. (7 ou 3 flèches)
Conditions :Jet-de-souffles à 10 mètres, avec des "haltères du souffle" (flèches) de : 7gr *et sarbacane de 16 à 17 mm de diamètre interne.
notation : 8 points sur 20.
▪ Bon équilibre de la bilatéralité, lecture sur le schéma corporel et sur la cible.
.
Fonction : Le Sarbacana observe que, si la focalisation obtenue par alignement unilatéral de la visée permet d'obtenir plus rapidement de la précision dans la cible, viser en utilisant toujours le même côté du corps crée une centration asymétrique qui appauvrit l’équilibre bilatéral. Au quotidien l'acte de toucher le "centre", atteindre un but, doit pouvoir s'effectuer dans toutes les positions.
Evaluation : Les flèches visées par la droite n’ayant pas la même couleur que celles visées par la gauche ou de face, on peut relire sur la cible un diagramme tricolore qui va permettre d'apprécier le positionnement du souffleur dans l’espace, sa bilatéralisation avec ses équilibres et déséquilibres.
(voir référence : « Bilatéralisation »)
notation : 3 points sur 20.
▪ Acquisition de la respiration ventrale et puissance du "DEP" ( Débit Expiratoire de Pointe)
.
Fonction: (Cette respiration ventrale correspond à l'activation et à la réalisation du "Hara", centre d'équilibre et d'ancrage, si fondamental dans les Arts martiaux japonais) Retrouver et développer, cette respiration ventrale (couple abdomino-diaphragmatique) tellement importante et pourtant si souvent absente. Lorsque cette fonction est endormie elle se trouve compensée, remplacée par un autre mouvement, placé à l'opposé, dans les épaules (ceinture scapulaire). Epaules qui sont alors utilisées comme une sorte de "diaphragme" à l'envers. Ainsi, pour remplir ses poumons d'air, au lieu de descendre le diaphragme, l'on remonte les épaules. Et, pour les vider, on descend les épaules, au lieu de remonter le diaphragme.
Ces deux dynamiques n'induisent pas, seulement, des mouvements physiques contraires, elles induisent aussi des états d'être diamétralement opposés. En effet, on peut remarquer que la descente du souffle dans le ventre développe équilibre, calme, sérénité... alors que sa remontée dans les épaules développe, elle, peurs, agressivité et autres tensions de déséquilibre.
Evaluation: Une respiration "ventrale" activée lors du jet-de-souffle est facilement visualisable par l'observation des mouvements et impulsions au niveau du bas des côtes et du ventre. (avec port d’un vêtement près du corps)
(voir références : «Apprivoiser l’instantanéité de la prise de décision...» et « Respiration ventrale et Conscience d'intériorité du schéma corporel »)
notation : 3 points sur 20.
▪ Lecture du type d’expiration utilisée, qualité de la "Depcision" par le chemin de la relaxation. ( DEP + prise de decision = "DEPcision")
.
Fonction : Le Sarbacana considère le face-à-face avec la cible comme recréant la quintessence des conditions de vie de chaque instant : "choisir", "décider", "agir", "atteindre un Objectif"… Mais tous ces paramètres résolus, cette fois, avec la respiration. Cette approche va permettre, au souffleur, d'explorer les différents types de respirations qui déterminent son entrée dans l'action, ses modes respiratoires de représentation et d'assimilation de la "réussite" ou de "l'échec", ainsi que les souffles qui induisent les différentes formes "d'intention".
En effet, une fois l'arc tendu, le coup peut s'échapper à votre insu ; malencontreusement, le doigt peut appuyer sur la gâchette d'une arme à feu. Mais l'expiration qui projette un jet de sarbacane ne peut se produire sans une intention spécifique. Eclairer, étudier les mécanismes de "l’intention" est l’un des paramètres exploré dans la pratique du Sarbacana. Le mode basique, rechercher en EPS, est une parfaite relaxation lors de la prise de décision.
Evaluation : Il ne doit y avoir aucun mouvement, de la mâchoire et du haut du corps, vers l’avant. Le visage doit rester totalement paisible. Pour l'évaluateur les types d’attention(s) et d’intention(s) utilisés sont clairement lisibles. En effet, l'énergie jaillissant, puissamment, du centre du visage, l'espace d'un instant, l’expression du souffleur reflète le mode du souffle utilisé, l'exacte nature de la "depcision"[1] . Chaque type de souffle va modeler le faciès. Le temps d'un flash, les yeux brillent de vérité, impossible de tricher, les muscles des paupières sont des muscles réflexes dont nous n’avons pas la maîtrise. (voir références : « Utilisation du Feed back » et « Le face à face avec la cible » )
notation : 3 points sur 20.
▪ Qualité du Kata, usage du "Phi"*2 : Ouverture de la vision périphérique, assise des pieds sur le sol, etc.
.
Fonction : Le "Katasarbacana" est un processus codifié avec précision. Dans le même temps où les gestes se déplacent très lentement dans l'espace extérieur pour servir la sarbacane, ces mêmes gestes se déplacent dans les espaces internes pour servir l’attention. Tel un Taï-chi, cette extrême lenteur dans les gestes va, paradoxalement, préparer à percevoir les plus fines nuances d’un acte foudroyant de prise de décision, cette "depcision" qui va durer 1/10èmede seconde.
Les "places" des inspirations et des expirations et leurs articulations apparaissent d'elles-mêmes et d'évidence, dès que le corps et l'esprit cessent d'être dissociés.
On peut observer que viser en focalisant son attention est une attitude des plus efficaces pour atteindre un but. Mais, pour l’obtenir, cela induit une discrimination de l'attention qui efface tout ce qui n'est pas le but à atteindre. Le Sarbacana, à l’inverse, cherche à atteindre efficacement un but sans pour autant le couper du reste du monde mais, au contraire, en l’en faisant participer. Pour cela il active la vision périphérique en même temps que la vision centrale. La "visée" ne s’effectue plus par l'habituel processus linéaire d’alignement par focalisation "oeil-sarbacane-cible", mais par "défocalisation" impliquant un processus non-linéaire de perception tout azimut*. La mise en relation avec le centre de la cible étant le résultat d’une Gestalt avec le propre centrage du pratiquant.
Evaluation : La qualité du kata s'impose d'évidence. L'activation de la vision périphérique, elle, se lit par la capacité du souffleur à se placer en rythmes et harmonie avec ses voisins de gauche et de droite. De plus l'usage de la vision périphérique se lit, aussi, très clairement sur le visage car il s'ouvre et ses traits se détendent latéralement.
(voir référence : « Modes d’attention (s) »)
notation : 3 points sur 20.
Critères: Michel-Laurent Dioptaz
*1(7g étant le poids retenu pour l’EPS en classe de secondes, premières et terminales, ainsi que pour l’examen du Baccalauréat. Les flèches de 8g jusqu’à 20g, ,sont utilisées pour entraîner la depcision des sportifs de haut niveau).
*2Le " Phi ": À plat sur les sarbacanes-sarbacana, à 10 cm de l’embouchure, se trouve positionné un anneau qui participe d’un procédé optique inventé par Dioptaz, le créateur de la discipline. Il s’agit d’un processus systémique induit par le maniement d’une forme appelée (de par son profilé) le " phi ". L’usage de cette forme est conçu de manière à impliquer la vision périphérique en même temps que la vision centrale. Ce procédé implique un tout autre protocole de lecture que les modes habituels de visée. Le principe étant de mettre en synergie consciente et simultanée des stimulus captés par des systèmes sensoriels différents. Cela permet de placer les sensations kinesthésiques en résonances synesthésiques avec la perception visuelle.
Ici, galerie Photos: Le Sarbacana épreuve EPS baccalauréat élèves du Lycée Charlemage (Paris 4ème)
L’ensemble de ces paramètres, exécutés dans leur excellence, correspond au niveau d’un premier Dan dans un Dojo Sarbacana (Il manque, juste, actuellement, la capacité à fabriquer soi-même ses propres voiles (flèches))
.
.
( Lycée Charlemagne, Paris).
EPS SARBACANA au Lycée Charlemagne (AS, Elèves de Terminales préparation au BAC)
Marcel COISSARD,
Prof. agrégé d’EPS, enseignant le SARBACANA au Lycée Charlemagne